rude


Français

Étymologie

Du latin rudis.

Adjectif

rude \ʁyd\ masculin et féminin identiques

  1. Âpre au toucher ; brut ; dur.
    • Le poil du mouflon, que l’on trouve en Asie, est plutôt rude et ressemble à celui de la chèvre ordinaire avec lequel on le confond souvent. Il est employé pour la confection des tapis et feutres grossiers, …. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Elle ne pleurait plus, sa voix était caressante, elle appuyait sur sa gorge blanche et délicate la grosse main rude de Javert, et elle le regardait en souriant. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 5, 13 ; 1862)
    • Les sables sont les matières que l'on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
  2. Âpre au goût ; corsé.
    • On but à larges goulées le vin rude qui vous râpait la gorge et chantait aux tempes ; à grandes bâfrées, on s'empifra de viandes. Oui, jamais ne fut plus joyeux réveillon. — (Yvonne Pagniez, Pêcheurs des côtes de France, Fernand Lanore, 1977, page 124)
  3. Raboteux.
    • Les chemins en ce pays-là sont fort rudes.
  4. (Sens figuré) Pénible ; fatigant.
    • Sa jeunesse se dépensait ainsi dans un travail rude et mal payé. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
    • Manier du fer quand il y a de la glace entre les pavés, c'est rude. Ça vous use vite un homme. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 10 ; 1862)
    • On a marché depuis le point du jour, on est au soir d’une longue et rude journée ; on a fait le premier relais avec Mirabeau, le second avec Robespierre, le troisième avec Bonaparte; on est éreinté. Chacun demande un lit. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 1, 1 ; 1862)
  5. Violent ; impétueux.
    • – Ah! monsieur le prêtre, vous n’aimez pas les crudités du vrai. Christ les aimait, lui. Il prenait une verge et il époussetait le temple. Son fouet plein d’éclairs était un rude diseur de vérités. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 1, 10 ; 1862)
    • La roue du tilbury reçut un choc assez rude. Le courrier cria à cet homme d’arrêter, mais le voyageur n’écouta pas, et continua sa route au grand trot. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 5 ; 1862)
    • L’impression de cette première décharge fut glaçante. L’attaque était rude et de nature à faire songer les plus hardis. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 14, 1 ; 1862)
    • Tous les actes extérieurs de sa vie, son âpre ambition, sa rude soif de l'or, tout cela n'était qu'un moyen et non un but. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
    • Essuyer une rude tempête.
  6. Difficile à supporter ; rigoureux.
    • Il arriva qu'un hiver fut rude. Jean n’eut pas d’ouvrage. La famille n’eut pas de pain. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 6 ; 1862)
    • Il se rappelait ses anciens compagnons ; comme ils étaient misérables ; ils se levaient dès l’aube et travaillaient jusqu’à la nuit ; à peine leur laissait-on le sommeil ; ils couchaient sur des lits de camp, où l’on ne leur tolérait que des matelas de deux pouces d’épaisseur, dans des salles qui n’étaient chauffées qu’aux mois les plus rudes de l’année. — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 8, 9 ; 1862)
    • L'hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu'un enfant dans une famille mal logée. — (Bertrand Marchand, Paris, histoire d'une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, p.279)
    • Un rude hiver s’est abattu sur la campagne bourguignonne : les quelques arpents de vigne qui font vivre la famille ont gelé. — (Rosa Moussaoui, Zéphyrin Camélinat (1840-1932) Un long chemin, de la commune au communisme, dans L'Humanité, 7 septembre 2011)
    • Les temps sont rudes se dit du temps où l’on a beaucoup à souffrir, surtout lorsqu’il y a peu de travail et beaucoup de misère.
    • C’est un rude coup pour lui, cet événement est très fâcheux pour lui.
    • Une rude épreuve, une situation difficile et pénible.
    • Sa vertu fut mise à une rude épreuve, à de rudes épreuves.
    • Une rude tentation, une tentation à laquelle il est difficile de ne pas succomber.
    • Ce trait est un peu rude, se dit d’un propos ou d’un procédé difficile à supporter, à accepter.
  7. (Familier) Difficile à croire.
    • Cela me paraît rude.
    • Bah ! Tant pis ! Ce n’est pas ma faute. C'est l’affaire
      Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
      Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
      C’est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
      Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.

      — (Victor Hugo, La Légende des siècles, Les Pauvres gens, X ; 1859)
  8. Choquant, grossier, désagréable.
    • Il avait son sac sur l’épaule, son bâton à la main, une expression rude, hardie, fatiguée et violente dans les yeux. Le feu de la cheminée l’éclairait. Il était hideux. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 3 ; 1862)
    • Tout à coup, la voix rude de la Thénardier la rappela à la réalité : – Comment, péronnelle, tu n’es pas partie ! — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 3, 4 ; 1862)
    • Un auteur qui a le style rude.
    • Ces vers-là sont rudes.
    • Ce peintre a le pinceau rude, il peint sans grâce.
    • Ce coiffeur a la main rude, il ne rase pas légèrement.
    • Ce cavalier a la main très rude, il mène durement son cheval.
    • Des mœurs rudes, des mœurs d’une simplicité grossière.
  9. Fâcheux, dur, sévère.
    • Il lui était resté juste assez d’âpreté pour assaisonner sa bonté ; c’était un esprit rude et un cœur doux. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 3, 4 ; 1862)
    • Un maître qui est rude envers ses domestiques.
    • Dire des paroles rudes à quelqu’un.
    • Il a reçu un traitement très rude.
    • Il est rude en affaires, se dit d’un homme qui traite avec dureté ceux qui ont affaire à lui.
  10. Rigide, austère.
    • La règle de ces religieux, de cet ordre est très rude.
  11. (Familier) Redoutable.
    • Vous avez là un rude adversaire.
    • C’est un rude dialecticien.
    • C’est un rude jouteur, c’est un homme avec lequel il ne fait pas bon se mesurer.

Apparentés étymologiques

Traductions

Traductions à trier

Nom commun

rude \Prononciation ?\ masculin

  1. (Mycologie) Synonyme de lactaire délicieux (espèce de champignons).

Traductions

Prononciation

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

Références

Ancien occitan

Étymologie

Du latin rudis.

Adjectif

rude masculin (pour une femme, on dit : ruda)

  1. Rude, grossier.

Références

Anglais

Étymologie

Du latin rudis.

Adjectif

rude \ˈruːd\

  1. Impoli.

Quasi-synonymes

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

Prononciation

Anagrammes

Italien

Étymologie

Du latin rudis.

Adjectif

rude [ˈru.de]

  1. Maussade, grognon, rébarbatif, bougon, quinteux.

Synonymes

Anagrammes

→ Modifier la liste d’anagrammes

Kotava

Étymologie

Racine inventée arbitrairement.

Nom commun

rude \ˈrudɛ\ ou \ˈrude\

  1. Menu.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Augmentatifs

Diminutifs

Dérivés

Prononciation

Anagrammes

Références

Portugais

Étymologie

Du latin rudis.

Adjectif

rude \ʀˈu.dɨ\ (Lisbonne) \xˈu.dʒi\ (São Paulo)

  1. Grossier, rude, rustique, vulgaire.
  2. Brut, cru, grossier, rustique.
  3. Abrupt.

Synonymes

Anagrammes

Prononciation

Références

Roumain

Forme de nom commun

rude \Prononciation ?\ féminin

  1. Cas nominatif et accusatif pluriel de rudă.
  2. Cas datif et génitif singulier de rudă.
  3. Cas datif et génitif pluriel de rudă.




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Eric LEFEBURE. 
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Dictionnaire : Wiktionnaire
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