injure


Français

Étymologie

(1155) enjurie (« injustice, violation du droit » : par cruelté e par enjurie) ; (1559) l’injure du temps (« outrage ») ; (1559) injure (« parole outrageante ». Du latin injuria (« injustice »).

Nom commun

injure \ɛ̃.ʒyʁ\ féminin

  1. Insulte, outrage, ou de fait, ou de parole, ou par écrit.
    • Louer les princes des vertus qu’ils n’ont pas, c’est leur dire impunément des injures. — (François de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales (320), 1664)
    • La veille du jour où il arrêta Eugène sur le cours Sauvaire, il avait publié, dans l’Indépendant, un article terrible sur les menées du clergé, en réponse à un entrefilet de Vuillet, qui accusait les républicains de vouloir démolir les églises. Vuillet était la bête noire d’Aristide. Il ne se passait pas de semaine sans que les deux journalistes échangeassent les plus grossières injures. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
    • Il cracha une injure, s’élança et réempoigna la jeune femme qui, cette fois, se débattit en vain. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre V)
    • J'aurais voulu qu'ils se missent en colère, qu'ils me dissent des injures ou qu'ils me montrassent le poing, car c'était leur impassibilité qui me rendait fou. — (Jacques Boucher de Perthes, Voyage a Constantinople par l'Italie, la Sicile et la Grèce, 1855, vol.2, chap.68, p.494)
  2. (En particulier) Parole offensante, outrageante.
    • […] les discussions avec les camarades se réglaient toujours à la manière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Ainsi, lorsque l’injurieur (celui qui prononce l’injure) s'adresse à un injuriaire (celui à qui s'adresse l’injurieur) à propos d'un injurié (celui dont parle l’injure) : c'est l’injure référentielle, car l’injurié dans le discours est le référent, et l’injurieur ne s'adresse pas directement à lui mais à l’injuriaire. La relation est, schématiquement de type triangulaire.
      Ou bien , lorsqu'un injurieur s'adresse à un injuriaire qui est en même temps l’injurié : c'est l’injure
      interpellative. La relation est ici duelle. — (Évelyne Larguèche, L’injure, la société, l’islam. Une anthropologie de l’injure, dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Aix-en-Provence : Édisud, 2004, n° 103-104, page 31)
  3. (Sens figuré) Dégradation, la ruine, la perte de certaines choses par l’effet des intempéries, de la durée, de l’âge.
    • Ces monuments, ces édifices ont éprouvé, ont ressenti l’injure du temps.
    • Cette statue est exposée aux injures de l’air, du temps.
    • L’injure de l’âge.

Dérivés

Vocabulaire apparenté par le sens

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

Anagrammes

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Voir aussi

Références

Anglais

Étymologie

Du latin injuriari (« causer une injustice ») → voir injury.

Verbe

injure \ˈɪn.dʒə(ɹ)\ transitif

  1. Blesser.
  2. Nuire.
  3. S’abîmer.
  4. Abîmer, détériorer.

Prononciation





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Eric LEFEBURE. 
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Dictionnaire : Wiktionnaire
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