fable


Français

Étymologie

(1155) Du moyen français fable, de l’ancien français fable, du latin fabŭla (« récit, fable »).

Nom commun

fable \fabl\, \fɑbl\ féminin

  1. (Sens propre) (Rare) (Vieilli) Ce que l’on dit, ce que l’on raconte.
  2. Sujet de malins récits.
    • Être la fable du peuple, la fable de tout le monde, la fable de la ville : être le sujet des propos, des risées populaires.
    • Si la science pauvre, affreuse et mesprisée
      Sert au peuple de fable, aux plus grands de risée.
      — (Mathurin Régnier, Épistres : Discours au Roy, I)
    • Il me laisse au milieu d’une terre étrangère,
      La fable de son peuple et la haine du mien.
      — (Pierre Corneille, Médée, I, 5)
    • Gardez-vous de l’homme malicieux, qui est toujours appliqué à faire le mal, de peur qu’il ne vous rende pour jamais la fable du monde. — (Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, Bible, Ecclésiastique, II, 35)
    • Nous allons servir de fable et de risée à tout le monde. — (Molière, Les Précieuses ridicules, scène 19)
    • Un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. — (Blaise Pascal, Pensées, Première Partie, Article V : Vanité de l’homme, effets de l’amour-propre, VIII)
    • Suis-je, sans le savoir, la fable de l’armée ? — (Jean Racine, Iphigénie, II, 7)
    • Dieu me préserve de faire le jaloux, ce personnage est odieux ; mais aussi je ne prétends pas qu’une patience ridicule me rende la fable de la ville. — (Antoine Hamilton, Mémoires de la vie du Chevalier de Grammont, 8)
    • Par vous la piété devient la fable du monde, le jouet des impies […] — (Jean-Baptiste Massillon, Sermon […] sur l’injustice du Monde envers les gens de bien, Deuxième Partie)
    • Marie. – N’as-tu pas entendu répéter cette fatale histoire de Lorenzo ? Le voilà la fable de Florence. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte I, scène 6)
    • Vilquin, dont le désespoir le rendait la fable du Havre, venait de proposer une jolie habitation en toute propriété à Dumay, qui de nouveau refusa. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Non, ça ne peut pas durer ainsi, je n’entends pas que nous redevenions la fable de la ville entière, avec tes histoires… — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
    • Sa liaison sans maire ni curé était la fable de la ville. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 61)
  3. Récit imaginaire, c’est-à-dire d’imagination.
    • […] Si fortune s’en mocque, et s’on ne peut avoir
      Ny honneur, ny crédit, non plus que si nos peines
      Estoient fables du peuple inutiles et vaines.
      — (Mathurin Régnier, Satires, 1608, Satire IV : La Poésie toujours pauvre : À M. Motin)
    • Et si l’enfer est fable au centre de la terre, Il est vrai dans mon sein. — (François de Malherbe, V, 21)
    • Après y avoir bien pensé, il m’a semblé que cela sent extrêmement sa fable et qu’il n'est pas possible qu’il y ait au monde un homme si petit ni si galant. — (Vincent Voiture, Les Œuvres de Monsieur de Voiture : Lettres, 28)
    • En une saison où l’histoire est si brouillée, j'ai cru que je vous pouvais envoyer des fables, et qu’en un lieu où vous ne songez qu’à vous délasser l’esprit, vous pourriez accorder à l’entretien d’Amadis quelques-unes de ces heures que vous donnez aux gentilshommes de votre province. — (Vincent Voiture, Les Œuvres de Monsieur de Voiture : Lettres, 3)
    • Tu ne trouveras plus ici, Alexandre, de fables ridicules à conter pour te vanter d’être le fils de Jupiter. — (François de Salignac de La Mothe-Fénelon, tome XIX, page 238)
  4. (Par extension) Fausseté ; mensonge ; chose controuvée.
    • Je me suis amusé à rechercher comment, tel journaliste sérieux et compétent, tel historien, tel psychologue, avaient pu reprendre à leur compte la fable du 80 %; chacun en fait la répétait pour l'avoir trop souvent lue. — (Albert Jacquard, Inventer l'homme, éditions Complexe, 1991, page 139)
    • Cette aventure est vraie, ce n’est point une fable.
    • Tu veux rendre, Asdrubal, par une pure fable, Le coupable innocent et l’innocent coupable. — (Jean de Mairet, Mort d’Asdrubal, II, 3)
    • Sa mort est trop certaine et fut trop remarquable
      Pour craindre un grand effort d’une si vaine fable.
      — (Pierre Corneille, Héraclius empereur d’Orient, I, 2)
    • [Pharnace] […] me troublant par des fables,
      Grossit, pour se sauver, le nombre des coupables.
      — (Jean Racine, Mithridate, III, 4)
  5. (Religion) Récit ayant un caractère mythologique quelconque.
    • Rien n’est beau que le vrai : le vrai seul est aimable ;
      Il doit régner partout, et même dans la fable :
      De toute fiction l’adroite fausseté
      Ne tend qu’à faire aux yeux briller la vérité.
      — (Nicolas Boileau-Despréaux, Épitres, IX : Au Marquis de Seignelai)
    • Le récit que fait Hérodote des premiers commencements de Cyrus a bien plus l’air d’une fable, que d’une histoire. — (Charles Rollin, Traité des Études, III, 2)
    • Les fables sont l’histoire des temps grossiers. — (Voltaire, Mœurs, CXIX)
    • Le pic tenait le premier rang dans les auspices ; son histoire, ou plutôt sa fable, mêlée à la mythologie des anciens héros du Latium, présente un être mystérieux et augural. — (Georges Louis Leclerc, Comte de Buffon, Histoire naturelle des oiseaux, tome XIII, page 14, dans Pougens)
  6. (Antiquité, Religion) Récit relatif aux divinités du paganisme.
    • Euripide a laissé entendre dans son théâtre qu’il ne faut pas croire aux mensonges de la fable et trahit parfois dans ses vers un agnosticisme complet. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
  7. Les fables du paganisme, de l’antiquité païenne : Se prend, dans un sens collectif, pour toutes les fables de l’antiquité païenne.
    • Les dieux, les divinités de la fable.
    • Dictionnaire de la fable.
  8. (Poésie) En poésie épique et dramatique, la suite des faits qui forment une pièce, en tant qu’elle est un travail d’imagination. Sujet d’un poème épique, d’un poème dramatique, d’un roman.
  9. (Littérature) Apologue, récit en prose ou en vers dans lequel on exprime une vérité, une moralité sous le voile de quelque fiction. Petit récit qui cache une moralité sous le voile d’une fiction et dans lequel d’ordinaire les animaux sont les personnages.
    • Les fables d’Ésope, de Phèdre, de La Fontaine.
    • La fable du Loup et de l’Agneau.
    • Le Chêne et le Roseau, fable.
    • La moralité d’une fable.
    • L’apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme ; le corps est la fable ; l’âme, la moralité. — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface)
    • Aristote n’admet dans la fable que les animaux. — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface)
    • Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être ;
      Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
      — (Jean de la Fontaine, Fables : Préface, VI, 1)
    • On doute que les fables d’Ésope, telles que nous les avons, soient toutes de lui, du moins pour l’expression ; on en attribue une grande partie à Planude, qui a écrit sa vie, et qui vivait dans le XIVe siècle. — (Charles Rollin, Histoire ancienne, tome II, page 626, dans Pougens)
    • Dans la plupart de ses fables il [la Fontaine] est infiniment au-dessus de tous ceux qui ont écrit avant et après lui, en quelque langue que ce puisse être. — (Voltaire, Louis XIV, Écrivains)

Synonymes

Dérivés

Traductions

Prononciation

Anagrammes

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Voir aussi

Références

Anglais

Étymologie

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Nom commun

fable \ˈfeɪ.bl̩\

  1. Fable, apologue.

Dérivés

Prononciation

Voir aussi





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Eric LEFEBURE. 
La vie à Mulhouse - Mulhouse 68100
Dictionnaire : Wiktionnaire
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