connard


Français

Étymologie

Croisement étymologique : visiblement formé (XXe siècle ?) de con et suffixé en -ard, mais dérive par déformation du mot plus ancien cornard dans son acception d’injure.
Autre proposition d’étymologie : (XIIIe siècle) De l’ancien français conart (« sot »), du latin cunnus.

Nom commun

connard \kɔ.naʁ\ masculin (pour une femme, on peut dire : connasse, connarde)

  1. (Vulgaire) (Injurieux) Insulte désignant quelqu’un qui se comporte de façon déplaisante ou déplacée, par manque d’intelligence, de savoir-vivre ou de scrupules.
    • On cria haro sur un figurant qui n’y pouvait mais, un connard qui n’avait pas compris ; quant aux gros, aux puissants, aux politicards, on n’y toucha pas— (Georges Perec, La Disparition, Gallimard, Paris, 1969)
    • J'opine dans son sens : « On peut s'empêcher au moins d'être un vieillard ». Comment ? En secouant la sécheresse et l'ankylose du corps par une gymnastique des arpions ; la stagnation de l'âme et de l'esprit par d'autres exercices. L’âge vert a horreur des connards. — (Franz Hellens, Cet âge qu'on dit grand, Jacques Antoine, Bruxelles, 1970, page 66)
    • De se foutre en l'air, connard !
      Hé quoi, pas même damné, pensais-je, revenant assez vite à moi-même…
      — (Maurice Clavel, Le tiers des étoiles, 1972)
    • Connard ! Tu t'étonnes d'avoir la chiasse ? Boire l'eau de la voierie à un robinet rouillé… Ici ! — (Paul Smaïl, Casa, la casa, 1998)
    • «  Je suis un imbécile, ai-je songé. Maintenant c'est sûr, je suis vraiment empoisonné. Quel connard ! »
      - Connard ! s'est exclamée sa voix qui résonnait de chaque côté de mes oreilles. Connard ! Tu as merdé !
      — (Rodolfo Enrique Fogwill et Isabelle Gugnon, Muchacha punk, 2006, page 130)
    • — Eh, connard, tire tes sales paluches de là ou je me fâche ! — (Retour vers le futur, 1985)
    • Il fallait l'avouer, les connards de prolos, les neuneus de cassos, il y avait des jours où j'en avais plein le dos ! — (Frédéric Jacob, Vers un Eden..., TheBookEdition, 2011,)
    • Moyennant quoi rien ne réfrénait sa connardise que le manque d'imagination. Il ne faisait de doute pour personne que le connard n’était pas réformable. — (François Bégaudeau, Vers la douceur, Gallimard, 2009, page 59)
    • Le gérant, un peu jaloux, s'abstient de féliciter Pierre et lui dit :
      — Alors, ces connards de Frouzes se sont calmés !
      Pierre, qui n'apprécie pas cette remarque raciste, répond du tac au tac :
      — Il n'y a pas de connards de Frouzes dans ce magasin, mais il y aurait eu deux connards de Suisses si nous n'avions pas éliminé les fauteurs de troubles.
      — (Michel Wirz, Les Dernières noces alchimiques, Mon Petit Éditeur, 2014, page 191)

Variantes orthographiques

Synonymes

Traductions

Adjectif

connard \kɔ.naʁ\

  1. (Péjoratif) Con, insupportable, méprisable.
    • C’était qu’une bande de petits morveux, des petits batailleurs, bien ragoteurs, bien enragés, bien connards. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936)
    • Fini, la Denise Lesur, grande dadaise en communiante, pouffiasse qui se traîne au bras d'une copine excitée et connarde. — (Annie Ernaux, Les Armoires vides, Gallimard, 1974)
    • L’Eugène avait la haute condescendance connarde d’un petit chef, en s’adressant à Jérémie. — (Jean Amila, Au balcon d’Hiroshima, Gallimard, 1985)

Prononciation

Références





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Eric LEFEBURE. 
La vie à Mulhouse - Mulhouse 68100
Dictionnaire : Wiktionnaire
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